Sport mixte par excellence, la Fédération internationale d’échecs a pourtant créé en 1927 un championnat exclusivement féminin. Le but à l’époque était louable : inciter les femmes à la pratique du jeu d’échecs. L’une des conséquences, fut d’appauvrir la présence féminine lors des compétitions mixtes. Ce n’est donc pas parce que les hommes sont plus forts aux échecs, qu’ils remportent les championnats du monde, mais parce qu’ils sont plus nombreux…
Chercher à devenir une joueuse d’échecs professionnelle est devenu un projet réaliste. Des personnalités féminines ont marqué ce sport de leur empreinte, comme Judith Polgar, ou plus récemment Ju Wenjun. Voici donc un état des lieux de ces femmes qui souvent dament le pion à leurs collègues masculins…
Différence de niveaux entre hommes et femmes
Les femmes ont tendance à être moins performantes quand elles jouent contre des hommes. La raison serait liée aux stéréotypes que nos sociétés entretiennent parfois de manière inconsciente. Se considérant méprisée à partir d’un préjugé (la sensibilité féminine n’est pas adaptée au jeu d’échecs), une joueuse sera diminuée psychologiquement et ses performances en pâtiront. Cette « menace du stéréotype » fragiliserait les femmes et renforcerait les hommes dans les compétitions mixtes. C’est donc en incitant les femmes à se confronter à leurs collègues masculins que les stéréotypes misogynes reculeront. Le jeu d’échecs vu tel un curseur de modernité sociale ? Il fallait y penser…
Une joueuse d’échecs face aux meilleurs joueurs du monde
Avant de passer en revue les personnalités et les secrets des plus grandes joueuses d’échecs, intéressons-nous un instant à celle qui fut surnommée « La Reine des Échecs » : Judit Polgar. Née en Hongrie dans les années 70, Judit a choisi très vite de se confronter à l’élite masculine du jeu d’échecs. Elle délaissa les compétitions exclusivement féminines, et obtint le huitième rang mondial avec un classement ELO de 2735 points. Maintenant retraitée, elle continue de prodiguer ses conseils et d’inciter les femmes à ne plus hésiter à se confronter à leurs collègues masculins. Judit Polgar reste à ce jour la joueuse la mieux classée en compétition mixte.
Les secrets des meilleures joueuses d’échecs
Beth Harmon, l’héroïne de la série TV Le jeu de la dame, a participé à populariser le jeu d’échecs auprès d’un public de néophytes. Inspirée de personnalités du monde des échecs ayant vraiment existées, son désir de se mesurer aux meilleurs joueurs mondiaux rappellent la stratégie de Judit Polgar.
Voici d’autres évocations de joueuses à la personnalité fascinante :
Susan Polgar : la grande sœur de la Reine des échecs
Comme sa petite sœur, Susan a appris les échecs dès son plus jeune âge. En 1984, l’année de ses quinze ans, elle est classée numéro 1 par la Fédération internationale d’échecs. Elle devient grand maître international (titre mixte) en 1991, et remporte le championnat en 1996 (compétition féminine).
Son secret : son père a initié Susan au jeu d’échecs en lui inculquant de toujours prendre du plaisir à jouer. Cette forme de décontraction lui permit, lors des phases finales, de ne jamais paniquer.
Hou Yifan : grand maître à 14 ans
Hou Yifan joue aux échecs dès l’âge de 6 ans. Elle eut comme entraîneur Ye Jiangchuan, le meilleur joueur chinois. Surdouée aux échecs et dans ses études, elle obtient 2650 points au classement ELO en 2022, ce qui en fit la meilleure joueuse au monde. Deux ans auparavant, à seulement 26 ans, elle fut la plus jeune enseignante de l’université de Shenzhen.
Son secret : c’est sa précocité. Initiée très jeune, les échecs sont consubstantiels de la personnalité Hou Yifan, ce ce qui lui permet d’atteindre sans effort un niveau de concentration très élevé.
Alexandra Kosteniuk : un couple de grands maîtres
Alexandra Kosteniouk est une joueuse russe, grand maître international depuis 2000 et marié au champion d’échecs Pavel Tregoubov. En 2015, son classement ELO est de 2529, ce qui la fait entrer dans le « top ten » des meilleures joueuses du monde.
Son secret : elle le tient peut-être de son père, qui est également son entraîneur. Ce dernier est en effet l’inventeur du Chess Robot (un bras articulé qui déplace les pièces d’un échiquier).
Marie Sebag : la 1ère française GMI
La première joueuse d’échecs française grand maître international, c’est elle. Elle a seulement 14 ans quand elle gagne le championnat de France féminin. Elle représente souvent son pays dans le cadre des Olympiades d’échecs. En 2004, l’équipe termine cinquième aux Olympiades organisée en Espagne. Il s’agit-là d’un résultat jamais égalé pour une équipe française.
Son secret : la rapidité de son jeu. Elle se qualifie elle-même de « très attaquante ». Elle conserve cette « hargne » quelles que soient les positions de son adversaire.
Antoaneta Stefanova : initiée à l’âge de 4 ans
Antoaneta est une joueuse bulgare encore en activité. Son classement ELO en 2002 est de 2422. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, elle participe aux championnats qui réunissent les plus grands maîtres du jeu d’échecs. Elle termine septième au championnat mixte de Bulgarie en 1993, et gagne en 2002 le championnat féminin européen de jeu d’échecs individuel.
Son secret : elle est d’une efficacité redoutable lors des parties rapides (blitz). Toujours à l’affût, elle ne laisse à ses adversaires aucune chance en cas de gaffe.
En conclusion…
Devenir une championne du monde de jeu d’échecs est un projet de vie ambitieux, mais aujourd’hui réaliste. La présence féminine toujours plus visible dans les championnats mixtes est la preuve de cette embellie. Il ne reste aux volontaires qu’à s’inspirer des plus grandes, et à trouver leur propre voie…
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